Comment écrire une chanson ? Le guide complet de notre parolier

Découvre nos meilleurs conseils pour réussir à écrire des paroles de chanson

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Si l’on a tendance, lorsqu’on se lance en tant que chanteur ou chanteuse, à se focaliser sur la composition et la technique instrumentale, il ne faudrait pas pour autant en oublier le travail de rédaction ! Réussir à faire de belles mélodies est certes un bon début, mais des paroles bâclées peuvent gâcher tout un morceau, en altérant par exemple l’ambiance, le sens ou les émotions. À l’instar du romancier ou du poète, le métier d’auteur parolier est un art à part entière, qui demande pratique et réflexion. Alors, comment écrire une chanson ? Et comment avoir des idées pour écrire une chanson ? Notre spécialiste Christopher vous dit tout !

Chercher un sujet pour les paroles du refrain et des couplets

Trouver l’inspiration dans son quotidien et ses influences musicales

Comme pour un écrivain, l’inspiration peut venir à tout moment. Que ce soit lors de ses voyages, balades le week-end, ou encore de ses trajets quotidiens dans les transports en commun, il faut rester constamment à l’écoute de son environnement. Un détail d’un paysage naturel ou urbain, une atmosphère ou un événement particulier peuvent être le déclencheur d’une idée de thème. 

C’est pourquoi il est fortement conseillé de toujours avoir sur soi de quoi prendre des notes. Par exemple, un stylo et un calepin, si vous préférez l’écriture manuscrite. Mais un brouillon ou un enregistrement de dictaphone sur votre téléphone fera également très bien l’affaire !

L’autobiographie : un sujet phare pour écrire des paroles de chanson

On peut aussi avoir une écriture plus introspective et autobiographique, en s’inspirant de son vécu, de ses expériences et de ses souvenirs. Enfance, famille, amitiés, rencontres, relations amoureuses, sont autant de sujets possibles pour trouver des idées de paroles de chanson.

Si vous ne savez pas comment démarrer à partir de ces thématiques et que vous faites face au syndrome de la page blanche, regardez comment vos artistes préférés (musiciens, écrivains…) les ont traitées. Il suffit parfois de quelques mots, expressions ou figures de style pour réveiller sa créativité.

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Rédiger sans réfléchir au sujet : L’écriture automatique et le “yaourt”

Bien qu’elle soit apparue au XIXème siècle dans la pratique du spiritisme, l’expression “écriture automatique” a acquis son sens actuel en 1922, grâce à l’écrivain André Breton. Elle désigne désormais le fait de produire un texte sans réfléchir, en laissant libre cours à son subconscient. Le but n’est donc pas de créer quelque chose de rationnel et de grammaticalement correct, mais plutôt des suites de mots expressives et spontanées. C’est un procédé qu’il peut être intéressant d’exploiter, lorsque l’on manque d’idées pour écrire une chanson.

“Chanter en yaourt”, c’est-à-dire produire des onomatopées ou syllabes de manière improvisée, peut aussi donner des pistes de réflexions. Plus axé sur l’aspect musical des paroles, cette technique peut permettre à l’auteur de s’orienter vers certaines sonorités, puis de trouver des mots similaires. Elle peut se pratiquer a cappella, pour ceux qui préfèrent commencer à écrire une chanson sans instrument, ou bien accompagnée de quelques accords. Dans les deux cas, elle a le mérite de faire travailler son texte et sa mélodie simultanément.

➡️ Cette méthode vocale vous intéresse ? N’hésitez pas à consulter notre guide pour savoir comment travailler sa voix.

Les erreurs d’écriture à éviter, lorsque l’on n’a pas encore composé sa musique

Le nombre de syllabes dans les chansons en français

Si vous préférez dans un premier temps vous en tenir à l’écriture pure, certains pièges sont à éviter ! Sans support musical (accords, mélodie de base, rythmique, etc.), un auteur parolier débutant peut être amené, malgré lui, à faire des alexandrins. Pour rappel, il s’agit en poésie de vers de 12 syllabes, divisés en deux parties égales, appelées hémistiches. 

La langue française possède sa propre musicalité et les poèmes, en particulier, induisent un certain rythme, dans lequel vous pourriez vite vous retrouver enfermé. Ce type de structures, régulières et répétitives, tend également à vous faire prononcer des E muets, afin d’établir des liaisons entre les mots. C’est bien sûr à proscrire en chanson !

Pour réussir à sortir de ces mauvaises habitudes, découpez par exemple un titre que vous aimez. Puis, identifiez le nombre de “pieds” – nom donné aux syllabes par les paroliers – de chaque phrase musicale. Cela pourra vous servir de base pour écrire vos paroles de chanson.

La problématique des rimes

Les rimes peuvent aussi poser problème lorsque l’on écrit les paroles d’une chanson sans avoir composé la musique au préalable. Les structures en AAAA (4 mêmes rimes sur 4 vers) et en ABAB (rimes alternées) sont un réflexe répandu. Il faut s’en méfier car le résultat final peut paraître très simpliste. On peut s’en contenter si l’on a déjà une écriture riche, mais nous les déconseillons aux débutants.

Pour sortir de ça, on peut se concentrer sur le sujet de chaque phrase, plutôt que de chercher absolument à finir ses vers sur certaines sonorités. Encore une fois, il faudra éviter les rimes sur les E muets. Cela va de pair avec le nombre de syllabes et leur rythme. Plus on sort de la musicalité induite par la langue, plus on gagne en liberté sur tous ces aspects.

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Comment écrire une chanson à partir d’une mélodie ?

Comparer les nombres de notes et de syllabes dans les paroles

Lorsque l’on a déjà une idée de sa mélodie et du rythme de la musique, on peut procéder à une comparaison entre le nombre de syllabes de ses paroles et le nombre de notes et les  rythmes de ses phrases musicales. On note combien on en trouve pour chaque couplet et refrain, puis on essaie de placer des suites de mots aux endroits qui pourraient convenir. 

Il faut également vous demander quels extraits du texte vous souhaitez mettre en avant, ou lesquels marcheraient comme transition pour votre “pont” – si vous en avez un dans votre morceau. Ceux à mettre en valeur, voire à répéter, devraient bien s’adapter à vos refrains.

Si tout ne colle pas parfaitement, vous pourrez réajuster le texte ou le rythme de la musique, en enlevant ou en ajoutant des éléments (mots, notes, etc.). 

Les liaisons et les accents toniques

Prenez garde, toutefois, à ne pas trop triturer le rythme de diction du texte, pour qu’il colle avec celui de la musique. Celui-ci risquerait, sinon, de ne pas sonner très fluide ou naturel. Vous devrez notamment faire attention à ne pas rajouter de liaisons forcées, comme le fameux E muet. Par exemple, on ne dit pas « Je t’aime-euh » !

Il faudra aussi veiller à ne pas déplacer sans raison les accents toniques, à savoir les syllabes sur lesquelles on insiste naturellement en parlant. En français, ceux-ci sont placés sur la voyelle de la dernière syllabe de chaque mot ou, dans le cas d’une phrase, sur la dernière du groupe de mots en question. On peut en changer certains de place, nous dit Christopher, « mais il faut que ça ait du sens » par rapport au sujet, à l’atmosphère et à la musicalité recherchées, etc.

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Voilà, vous avez désormais quelques pistes pour savoir comment écrire une chanson ! Cela devrait vous permettre de vous orienter dans la bonne direction et trouver l’inspiration. Poser des contraintes permet, de plus, de ne pas trop s’éparpiller et de faire des choix concrets. N’hésitez pas non plus à demander l’avis de vos proches, non seulement sur votre texte, mais aussi sur la manière dont vous prononcez vos paroles en chantant. On peut en effet avoir besoin d’un regard neuf lorsque l’on n’a plus assez de recul sur son texte, à force de le lire et de le relire. Studhom peut d’ailleurs vous mettre en relation avec des auteurs paroliers, pour des conseils personnalisés, adaptés à votre projet. N’hésitez pas à vous rapprocher de notre équipe !

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