Différence entre Mixage et Mastering : on t’explique tout

Mixage et Mastering : quelle est la différence, et à quoi ça sert ?

Crédit : Joe007, Pixabay

C’est une question que se posent régulièrement les beatmakers débutants, et autres musiciens en herbe, lorsqu’ils se lancent dans la MAO – la musique assistée par ordinateur. Ou encore lorsqu’ils souhaitent enregistrer leur premier disque en studio. Si mixage et mastering ont tous deux pour but d’équilibrer et d’harmoniser une œuvre musicale, en vue de sa distribution, les méthodes employées et les résultats recherchés sont toutefois bien distincts. Ce qui fait de chacune de ces deux techniques, des étapes essentielles dans la production d’un album. Mais concrètement, quelle est la différence entre mixage et mastering et en quoi consistent-ils ? Pas de panique : on t’explique tout dans cet article !

Le mixage : définition et déroulement d’une étape décisive en production musicale

Les grands principes du mixage

Le mixage et le mastering constituent deux des grandes phases de la création d’un disque, qui s’articulent selon cet ordre :

  1. Écriture et composition des chansons
  2. Enregistrement en studio
  3. Mixage
  4. Mastering
  5. Pressage et distribution de l’album

Après avoir enregistré les divers instruments et voix d’un morceau, ce dernier se retrouve composé de nombreuses pistes, correspondant aux différentes prises de son. Le mixage va ainsi viser à équilibrer toutes les sonorités entre elles, pour les rendre audibles, puis les rassembler en une seule piste audio en stéréo. Certaines d’entre elles seront cependant mises en valeur, et d’autres atténuées dans le mix final, selon la vision de l’artiste.

Les réglages effectués vont servir à modifier plusieurs paramètres, tels que :

  • le volume de chaque prise de son ;
  • les fréquences (aigus, médiums et basses) ;
  • le panoramique, ou “panning”, à savoir la position des sons à travers les canaux de sortie gauche et droit (haut-parleurs ou écouteurs), pour l’effet stéréo.

Méthode pour faire un mixage audio

Le mixage est réalisé grâce à des effets appliqués à chaque piste. Ceux-ci peuvent être obtenus par des programmes informatiques (plugins), souvent au format VST (Virtual Studio Technology), ou bien du matériel de musique, dit hardware. 

Il existe de nombreux outils pour faire un mix ; les principaux étant :

  • l’equalizer (ou EQ) ;
  • le compresseur audio ;
  • l’expandeur et le noise-gate ;
  • la reverb ;
  • le delay ;
  • l’auto-tune…
Crédit : ProodbyDaan, Pixabay

Fonctionnement des plugins et hardwares

L’equalizer sert à amplifier ou à atténuer certaines fréquences d’un signal sonore. On l’utilise généralement pour mettre en valeur les notes principales jouées par un instrument, c’est-à-dire les “fondamentales”, et nettoyer les bruits parasites ou les “harmoniques” (fréquences annexes d’un son) non désirées. 

Il peut également permettre d’assigner chaque instrument à une plage de fréquences bien distincte, pour les faire ressortir dans le mix. Il faut toutefois traiter les harmoniques avec parcimonie si l’on souhaite conserver le timbre et la richesse de chaque sonorité.

Le compresseur a, quant à lui, pour but d’atténuer les différences de volume entre les sons les plus faibles et les plus forts d’un enregistrement, pour une plus grande homogénéité. Il compresse ainsi la “plage dynamique” d’une piste en réduisant le niveau des parties les plus fortes, selon un seuil prédéfini – nommé “threshold”. C’est l’exact inverse de l’expandeur et du noise-gate, qui réduisent ou coupent le volume du signal lorsque celui-ci passe en dessous d’un certain seuil. 

Enfin, reverb et delay vont servir à spatialiser le son, pour augmenter l’immersion et le réalisme de l’enregistrement. Tandis que l’auto-tune va permettre de corriger les erreurs de justesse de la voix. Normalement utilisé de manière discrète lors du mixage, l’auto-tune a aussi été détourné de son usage initial pour apporter un effet synthétique sur certaines parties vocales. C’est notamment le cas dans le rap et le R’n’B.

Différence entre mixage et mastering : Pourquoi masteriser une oeuvre déjà mixée ?

Le mastering, c’est quoi ?

Pour pouvoir passer au mastering, il faudra d’abord être totalement satisfait de son mix. Qu’il sonne professionnel et fini, et que tous les instruments s’entendent correctement. Car cette prochaine étape, nous allons le voir, ne doit pas servir à apporter de grosses modifications au morceau.

La mastérisation va en fait préparer l’œuvre à sa diffusion numérique et à sa mise en vente sur le marché du disque. Elle va ainsi apporter les touches finales au mix entier, désormais réduit à un fichier audio unique, pour le rendre cohérent.

Crédit : Manuelhauser0, Pixabay

Si les changements sont moins importants que pour le mixage, c’est donc parce qu’ils vont concerner l’ensemble du morceau ; et non plus chaque piste instrumentale, prise séparément. Une modification sur les fréquences pourrait par exemple altérer plusieurs sons à la fois.

Le procédé va aussi donner au disque sa cohésion globale. Le mastering d’un titre doit ainsi être harmonisé avec celui des autres (fréquences utilisées, volume, etc.). Il faudra également gérer les transitions entre chaque (“fondus” ou ruptures), pour rendre l’écoute fluide et naturelle.

Enfin, le mastering doit être fait de telle sorte que l’album sonne correctement sur tout type d’appareil (enceintes, écouteurs, etc.) et de support (CD, vinyle, plateforme de streaming). Cette étape se focalise donc sur la qualité du son et les contraintes techniques liées à chaque support.

Méthode et matériel audio pour le mastering

Après avoir été mixées, les chansons vont être compressées et exportées en des fichiers audio uniques. Il faudra ainsi veiller à conserver au maximum leur qualité sonore. Si vous vous occupez vous-même de votre mastering, certains formats comme le WAV sont donc à privilégier – au détriment du mp3, dont les pertes sont plus importantes. 

Certains plugins et hardwares utilisés lors du mixage peuvent être réemployés pour le mastering. On va ainsi :

  • régler les fréquences avec des equalizers (“l’égalisation”) ;
  • augmenter l’homogénéité avec des compresseurs ;
  • gérer l’amplitude de l’image stéréo ;
  • gérer le volume global du titre avec des limiteurs ou par la méthode du clipping.

Les limiteurs servent à atténuer les pics de volume, tandis que le clipping opère une coupure nette des crêtes du signal, lorsqu’est dépassé un niveau plafond prédéfini.

Une fois ce travail effectué, il reste à définir la tracklist finale, à savoir l’ordre des chansons, et à s’occuper des fondus correspondants – nommés “fade in” et “fade out”, dans le jargon. 

On doit aussi veiller à respecter les normes techniques propres à chaque support de diffusion (normes “Red Book” pour les CD audio), qui définissent notamment la durée d’un disque ou des pistes, ou leur nombre maximal. 

À noter également qu’on peut faire des mixages et masterings différents pour chaque support. Le vinyle, en raison des vibrations qui pourraient occasionner un déraillement de l’aiguille, supporte par exemple moins bien les extrêmes basses fréquences qu’un CD audio.

Crédit : Marboon, Pixabay

Vous savez à présent parfaitement faire la différence entre mixage et mastering ! Ces indications vous donnent quelques pistes pour bien les réaliser. Toutefois, si votre but est de commercialiser un EP, un album ou un single, il est bien évidemment recommandé de faire réaliser son mixage et son mastering par des professionnels. Pour davantage d’objectivité, il est, qui plus est, de bon ton de faire appel à un ingénieur du son différent à chacune de ces étapes.

Si vous ne savez pas vers qui vous tourner, contactez dès maintenant Studhom pour un accompagnement personnalisé. Nous vous mettrons en relation avec des professionnels reconnus, situés près de chez vous et experts dans votre style musical !

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