Instrument électrique, électronique, acoustique : les différences

Quelles sont les différences entre instruments acoustiques, électriques et électroniques ?

Lorsque l’on se lance en tant qu’artiste ou groupe indépendant, il n’est pas toujours facile de se fixer une ligne directrice pour son projet. Qu’il s’agisse du style musical ou du choix de ses instruments de musique, les possibilités sont nombreuses et l’on a tôt fait de s’éparpiller. Pour savoir quels types d’arrangements vous correspondent le mieux, il convient d’abord de faire un comparatif entre les instruments acoustiques et leurs versions électriques, électro-acoustiques et électroniques. Qu’est-ce qui les différencie techniquement et à quels genres musicaux sont-ils le plus souvent associés ? Voici un récapitulatif pour tout comprendre !

Les différents types d’instruments de musique et leur fonctionnement

Les instruments acoustiques 

Avant de s’intéresser à un exemple précis d’instrument, et à ses diverses variantes, il faut bien cerner les différences techniques entre chaque grande famille d’instruments. 

Les instruments dits “acoustiques” ou “mécaniques” regroupent tous ceux dont les sonorités sont générées par la vibration d’un matériau, puis amplifiées par un résonateur. Ce sont les plus anciens, et ce sont donc ceux utilisés en musique classique. 

On y trouve notamment les cordes (violon, alto, violoncelle…), les bois (flûte, hautbois ou clarinette), les cuivres (trompette, trombone, saxophone…) et les percussions classiques (batterie, xylophone ou grosse caisse), employés notamment en orchestre symphonique. Dans le cas du violon par exemple, c’est la vibration des cordes, amplifiée par la caisse de résonance qui permet de produire le son.

Les instruments électro-acoustiques et électriques : le système d’amplification avec micros

Les électro-acoustiques sont, quant à eux, des variantes d’instruments classiques, notamment à cordes frottées (violon, alto…), frappées (piano) et pincées (guitare, harpe). Munis de micros, ils permettent une amplification électrique du son d’origine, tout en conservant leur résonateur mécanique. Ils sont donc aussi jouables de manière acoustique.

Vient ensuite la catégorie des électromécaniques, ou plus communément appelés électriques. Ces derniers génèrent une onde sonore à partir d’une vibration mécanique, convertie cette fois-ci en énergie électrique, par ce que l’on nomme également des “micros”. 

Ceux-ci se composent en réalité d’aimants dont les champs magnétiques, perturbés par la vibration, transmettent leur énergie à une bobine. Il faut alors brancher un amplificateur électronique pour que le son puisse se faire entendre. C’est le cas par exemple avec les guitares, basses, violons ou pianos électriques.

Crédit : hunteeboy, Pixabay

La musique électronique : les synthétiseurs électro analogiques

Les instruments électroanalogiques et numériques sont ceux qui sont entièrement composés de circuits électriques. Le son lui-même n’est plus produit par la vibration physique d’un matériau, mais par un oscillateur électronique, qui produit un signal périodique. Autrement dit, qui se répète à intervalles réguliers. 

Plus ceux-ci sont courts, plus la fréquence est élevée, et plus le son est aigu. La variation de la tension électrique dans un instrument électroanalogique permet de modifier le signal, et donc le son. Cette technologie a été utilisée par les tous premiers synthétiseurs, dits analogiques (Korg, Moog, Ondes Martenot, etc.), apparus des années 20 aux années 60.

Les instruments numériques

Les synthétiseurs numériques ont vu le jour dans les années 80. À la différence des analogiques, les circuits sont constitués de composants numériques, utilisés également en informatique (microprocesseur, RAM, etc.). Ils se basent également sur des signaux électriques mais les codent, à la manière des ordinateurs, en un système binaire – une suite de 0 et de 1. Cette technologie permet de parer aux variations de la tension électrique car le signal n’admet que deux états possibles. Ce qui induit une plus grande stabilité du son. 

On utilise même aujourd’hui des instruments à l’interface entièrement numérique, comme les VSTi, par exemple comme plugins dans des logiciels de Musique Assistée par Ordinateur (Ableton Live, Reason, Cubase, etc.). Ils peuvent être manipulés par des contrôleurs physiques, utilisant le langage standard numérique MIDI (“Musical Instrument Digital Interface”).

Qu’ils soient analogiques ou bien numériques, ces synthétiseurs sont bien sûr principalement utilisés en musique électronique. Mais le travail de beatmaking et de production MAO leur a permis de s’insinuer dans la plupart des styles musicaux actuels, tels que la pop (new wave, synth pop), le hip-hop (trap, drill…) ou le rock (coldwave, shoegaze, etc.).

Crédit : PerfectCircuit, Pixabay

Les différences entre guitare acoustique et électrique : un exemple emblématique

Classique ou folk : les divers modèles de guitare acoustique

S’il y a bien un instrument aussi populaire en version électrique qu’acoustique, c’est la guitare ! Vous avez décidé de vous en procurer une mais vous ne savez pas encore laquelle choisir ? Pour vous aider, attardons nous sur les caractéristiques de chaque catégorie et les styles musicaux associés.

On trouve de nombreuses sortes de guitares acoustiques, mais on peut distinguer deux grandes familles :

  • les guitares classiques
  • les guitares folk

Les premières possèdent trois cordes graves en acier et trois cordes plus aiguës, en nylon. Dotées d’un son doux et chaleureux, et proches d’antiques instruments à cordes pincées, elles sont préconisées pour des répertoires anciens, tels que le baroque et le classique. Elles sont aussi utilisées dans les musiques latines sud-américaines. À noter que la flamenca, une proche parente de la classique, a été spécialement conçue pour les musiciens de flamenco.

Les guitares folk possèdent, quant à elles, un son plus métallique, car leurs six cordes sont en acier. Leur caisse de résonance étant plus importante, elles ont également un son plus puissant. En cela, elles sont majoritairement employées pour des styles de musiques modernes, tels que le rock, la pop, ou encore le blues. On distingue parmi elles plusieurs sous-types, comme la Jumbo, l’Auditorium, la Dreadnought et la Concert.

La classique est souvent conseillée pour apprendre à jouer de la guitare, notamment en raison du confort apporté par les cordes en nylon.

Crédit : Marcos-Photographer, Pixabay

Les avantages de la guitare électrique

Contrairement aux guitares acoustiques, les électriques dites “solid body” n’ont pas de caisse de résonance, et ont donc un corps plein. Elles peuvent plaire aux débutants en raison de la finesse de leur manche et de leurs cordes, plus faciles à prendre en main. En revanche, si l’on se passe souvent de médiator à la guitare sèche, leur utilisation et leur maîtrise est recommandée pour l’électrique. Notamment pour des styles de musiques actuels, plus rapides.

Leurs avantages sont nombreux : 

  • plus de puissance sonore grâce aux amplis ;
  • une variété de sons importantes grâce aux réglages électroniques de la guitare et de l’ampli ;
  • la possibilité d’ajouter des effets (reverb, distorsion…), via des pédales ou un ordinateur, muni d’une carte son et d’un logiciel de MAO ;
  • un panel de styles musicaux important ;
  • Etc.

Parmi ces styles, on peut citer tous les sous-genres du rock : hard rock, garage rock, grunge, punk rock, metal, heavy metal, etc. Mais aussi la pop, le funk, ou encore le jazz. Tout dépend du modèle choisi. De plus, la guitare électrique a le mérite d’être parfaitement adaptée au format concert, pourvu que l’on ait un câble et un amplificateur. A contrario, une guitare sèche devra être électro-acoustique, ou placée devant un micro, si l’on veut pouvoir l’entendre. 

À noter qu’il existe également des guitares électriques à caisse creuse (“hollow body”), dites pleine caisse, demi-caisse ou quart de caisse, selon leur volume. Elles permettent de conserver en partie les sonorités offertes par le bois des guitares acoustiques. Celles-ci sont surtout utilisées dans le blues et le jazz.

Crédit : PIRO4D, Pixabay

Vous connaissez désormais les principales différences entre instruments acoustiques, électriques, électro-acoustiques et électroniques. Les divers modèles de guitare illustrent bien les caractéristiques propres aux trois premières catégories. Il en existe même des numériques capables de créer des notes MIDI, traduisibles en n’importe quelle sonorité ! On peut toutefois citer de nombreux autres instruments existant en différentes versions : les pianos et claviers (piano à queue, piano électrique, synthétiseur…), la batterie (acoustique ou électronique), le violon, etc. Si vous avez désormais une idée des styles musicaux associés à chaque grande famille, il faut toutefois garder à l’esprit que rien n’est gravé dans le marbre et que l’histoire de la musique s’est, au contraire, construite au fil d’innovations et d’expérimentations. Alors, surtout, soyez créatifs !

Si vous souhaitez collaborer avec des producteurs ou arrangeurs, contactez l’équipe de Studhom pour une mise en relation avec des experts dans votre style musical. 

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